La Dame de Vix

 

Vix est, en Côte d'Or, une commune du canton de Châtillon sur Seine dans l'arrondissement de Montbard (environ 110 habitants).
Altitude 328 m.
Latitude 47°54' Nord - Longitude 4°31' Est

La sépulture de Vix est une tombe princière du premier âge du fer (500 avJC). Elle contenait un mobilier intact et de grande qualité.

L'histoire
Le mont Lassois (ou mont Saint Marcel) est une butte témoin qui domine d'une soixantaine de mètres le village de Vix et la haute vallée de la Seine.
Occupé depuis le Néolithique, il était, au VIème siècle avJC, situé sur un itinéraire qui amenait l'étain de Cornouaille en Italie. Les envahisseurs celtes qui s'y établirent, l'entourèrent d'un fossé de 12 m de large, 5 m de profondeur et 3 km de longueur. Ses riches occupants ont laissé une sépulture aristocratique dite tombe à char, richement meublée, qui contenait les restes d'une femme.

La découverte
En 1929, le botaniste Jean Lagorgette, ramassa de très nombreux fragments de céramique sur le mont Lassois et obtint l'autorisation de fouiller. Il mourut en 1942 et René Joffroy reprit ses recherches en 1946. En janvier 1953, il découvit, avec son chef de chantier M. Moisson, un vase antique, un cratère de grandes dimensions, entier mais en très mauvais état. Les 12 et 13 janvier, un corps apparut paré de bracelets et de perles, de fabrication locale ou importés. Le crâne portait encore un torque en or. Agée d’une trentaine d’années, la femme était morte vers 500 avJC. Elle gisait allongée, le buste relevé. Les ossements avaient beaucoup souffert de l'envahissement des eaux de la Seine. Il ne restait rien des pieds, des mains et des côtes mais le crâne était en assez bon état. La défunte, de haut rang, appartenait à la race nordique qui semble avoir prédominé parmi les peuples germano-celtiques à la fin de l’âge du bronze.

Le trésor de Vix
La sépulture de Vix est une "tombe à char sous tumulus" du premier âge du fer (Halstatt I de 1000 à 700 avJC, II de 700 à 500 avJC). Elle nous est parvenu intacte et l'importance et la qualité de son mobilier en font une découverte de tout premier ordre.
Creusée dans le sol, la tombe, un carré de 4 m de côté, était couverte par un tumulus de pierre et de terre aujourd'hui entièrement arrasé. Le corps était allongé dans un char de parade (dont on n'a trouvé que les parties métalliques) décoré d'appliques en bronze. Les quatre roues et le timon démontés étaient posés sur les côtés. De nombreux bijoux, bracelets en schiste du Morvan, torques (colliers) en bronze,  fibules (épingles) ornées de corail, perles d'ambre, paraient la défunte. Un torque (ou un diadème) dont les extrémités étaient décorées de chevaux ailés, en or de 24 carats pesant 480 g, fut retrouvé au niveau de la tête. De nombreux vases de bronze, d'origine étrusque ou italique, des céramiques attiques, parsemaient le caveau.
La pièce principale est le vase de Vix, un gigantesque cratère de bronze de 1,64 m de haut, 1,27 m de diamètre maximum,  pesant 208 kg et contenant 1 100 litres. Sans doute sorti des ateliers grecs d'Italie du Sud vers 530 av. J.-C, ses anses en volutes sont supportées par des gorgones anguipèdes, le col est décoré par un bandeau en relief qui représent un défilé de hoplites et de chars à quatre chevaux, statuette féminine sur le couvercle.

 Inventaire
Sur le mont Lassois ou dans les tumulus proches, ont été découverts :
* 40 000 tessons de céramique décorés de motifs géométriques, chevrons, svastika ou animaux.
* de nombreuses amphores vinaires, coupes, cratères, vases à figurines noires d'Attique ou de Marseille.
* peu d'armes (essentiellement des armes de jet).
* de très nombreuses boucles d'oreilles, bracelets, anneaux, perles, pendeloques et surtout fibules (de tous les types du Halstatt). L'ambre de la Batltique, le corail de Méditerranée étaient importés.
* en 1994, deux blocs scultés très mutilés (les têtes manquent).
Tous ces objets, ainsi que ceux provenant de la cité gallo-romaine de Vertillum, sont exposés dans le musée archéologique de Châtillon-sur-Seine.