On les aura !

 

Verdun est un chef lieu de canton d'arrondissement de la Meuse (environ 19 600 habitants).
Altitude 240 m.
Latitude 49°10' Nord - Longitude 5°23' Est

Du 21 février au 18 décembre 1916, Verdun fut le centre de combats qui firent 400 000 morts parmi les soldats français.

La bataille - 1
Verdun formait, sur la Meuse, une bosse qui s'enfonçait dans les lignes allemandes. En 1915, les fortifications étaient excellentes mais les effectifs réduits (trois divisions), l'artillerie lourde inexistante et l'approvisionnement difficile. De plus, le Haut Commandement ne croyait plus en l'efficacité des forts.
En attaquant Verdun avec huit divisions, le général Erich von Falkenhayn, souhaitait mobiliser l'armée française, la "saigner" par des bombardements intensifs, et éventuellement prendre la forteresse.
Le 21 février 1916, à 7h30, un déluge de feu s'abattit sur les forts et les tranchées qui défendaient Verdun. Pendant neuf heures, sur une zone de vingt kilomètres de long sur quatre kilomètres de profondeur, mille quatre cents canons de tout calibres déversèrent deux millions cinq cent mille obus (la fameuse cote 304 perd sept mètres de hauteur). À 16h45, 80 000 fantassins allemands, certains équipés de lance-flammes, attaquèrent le bois des Caures (lieutenant-colonel Driant) et Haumont et enfoncèrent les premières lignes françaises écrasées par les bombardements. Les 22 et 23 février, les troupes françaises tenaient toujours les villages de Beaumont, Louvemont et Bezonvaux. Le 24 février, les contre-attaques françaises furent arrêtées par l'artillerie allemande. La situation devint extrêmement critique. Joffre hésita mais ordonna de tenir coûte que coûte. Il fallait sauver Verdun dont la chute représentait une grave perte de prestige face aux Alliés. Le 25 février vers midi, Douaumont, gardé par 57 hommes, fut perdu. Le même jour, Pétain reçut le commandement de la Région Fortifiée de Verdun. Il ordonna le réarmement des forts et réorganisa l'artillerie. Le 26 février, la progression des Allemands était stoppée.
Du 6 mars au 15 mars, les Allemands attaquèrent sans succès le Mort-Homme. Le 22 mars, ils prirent pied sur la Côte 304. Le 10 avril, dans l'ordre du jour de la IIème armée, Pétain déclara : "Le 9 avril est une journée glorieuse ... les assauts furieux des armées du Kronprinz ont partout été brisés ... Courage ! On les aura.".
Le 1er mai, Joffre, qui voulait reprendre l'offensive, promut Pétain à la tête du Groupe d'Armées du Centre et confia les 25 divisions de la IIème armée à Nivelle qui venait de faire ses preuves dans le secteur de Froideterre. Le 24 mai, la tentative de Mangin pour reprendre Douaumont fut un sanglant échec ...
Fin mai, les Allemands attaquèrent le fort de Vaux. Les bois de la Caillette et de Fumin furent pris et le fort encerclé. Le commandant Raynald se rendit le 7 juin ayant épuisé tous ses moyens de lutte.
Le 22 juin apparurent les bombes au phosgène. Le 23 juin, les Allemands prirent Thiaumont et Fleury. Du 24 au 27 juin, les contre-attaques sans préparation de Mangin furent des massacres inutiles.
Le 1er juillet à 7 h 30, pour soulager Verdun, les Anglais et les Français déclenchèrent une gigantesque (et catastrophique) offensive sur la Somme. 400 000 Britanniques furent tués ou blessés ainsi que 200 000 Français et 450 000 Allemands.
Le 11 juillet, l'ultime attaque allemande vint buter sur le fort de Souville, à 3 km de Verdun. 
Le 24 octobre, l'armée française passa à l'offensive. Le fort de Thiaumont fut pris à midi, à 20h le fort de Douaumont capitula. Le 3 novembre à 1h du matin, les Français occupèrent le fort de Vaux. Du 15 au 18 décembre, une nouvelle attaque reprit Vacherauville, la côte du Poivre et le bois des Caures. La bataille de Verdun prit fin mais les combats ne cessèrent jamais jusqu'à la fin de la guerre.

La bataille - 2
Du côté français le total des pertes s'élève à 378 687 morts, disparus ou blessés :
61 269 tués (1 925 officiers) - 101 151 disparus (1 808 officiers) - 216 337 blessés (5 055 officiers)
Du côté allemand, il est évalué à 335 000 morts, blessés et disparus.
L'ossuaire de Douaumont conserve les restes de 150 000 combattants non identifiés.
La bataille de Verdun est la plus meurtrière des batailles de la Grande Guerre après l'offensive de la Somme. Plus de cinquante millions d'obus sont tombés sur le champ de bataille, les trois quarts de l'armée française sont passés à Verdun. Autour de Verdun, les villages de Beaumont, Bezonvaux, Cumières, Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes, Vaux ont disparu.
Entre le 26 février et le 30 avril (Pétain) on compte 49 000 morts et 58 000 blessés (1 672 par jour)
Entre le 1er mai et le 15 juillet fin de la période défensive (Nivelle) on compte 62 000 morts et 86 000 blessés (2107 par jour). Le boucher du Chemin de Dames avait des dispositions.
La voie ferrée de Bar le Duc tenue par les Allemands au niveau de Saint Mihiel, celle de Châlons sous leur feu, seule la route de Bar le Duc, la "Voie Sacrée" de Maurice Barrès, pouvait assurer l'approvisionnement de Verdun. Longue de 56 km et large de 7 mètres, réparée nuit et jour par les territoriaux et les auxiliaires indochinois, elle permit à une chaîne de 3 400 véhicules de transporter quotidiennement, au rythme d'un toutes les vingt-cinq secondes, 13 000 combattants et 10 000 tonnes de matériel et de munitions.
Sur la petite ligne de chemin de fer (le Meusien), 119 000 wagons de vivres, de matériel, de munitions, de troupes et de blessés ont circulé entre le 21 février et le 1er juin.

Le traité de Verdun
Au traité de Verdun, en 843, les trois petits fils de Charlemagne se partagèrent son empire.
À la mort de Louis le Pieux (778 - 840), l'aîné, Lothaire 1er (795 - 855) s'empara de la succession. Ses deux frères cadets, Louis le Germanique (805 - 876) et Charles le Chauve (823 - 877) le battirent en 841 à Fontenoy en Puisaye, renforcèrent leur alliance en 842 par le serment de Strasbourg et contraignirent en 843 leur frère à partager l'héritage.
* Charles reçut la Francie occidentale (future France).
* Louis reçut la Francie orientale (futur Saint Empire).
* Lothaire garda le titre impérial et les territoires de l'Italie à la Frise (la Lotharingie).

Notes
* En 1552, Henri II s'empara des Trois Evêchés (Metz, Toul, Verdun).
* En 1648, le traité de Wesphalie rattacha Verdun à la France.
* En 1792, le lieutenant-colonel Beaurepaire se suicida après la capitulation de la place.
* En 1870, la ville tomba après deux mois et demi de siège.