La révolution est sauvée - 1

 

Valmy est, dans la Marne, une commune du canton et de l'arrondissement de Sainte Menehould (environ 290 habitants).
Altitude 197 m.
Latitude 49°05' Nord - Longitude 4°46' Est

Le 20 septembre 1792, à Valmy, les soldats du duc de Brunswick rebroussent chemin devant l'armée républicaine des généraux Dumouriez et Kellermann.

Le contexte
La France a déclaré la guerre à l'Autriche le 20 avril 1792.
Après la journée du 10 août et l'emprisonnement du roi Louis XVI, les Austro-Prussiens commandés par le duc Charles de Brunswick envahissent l'est de la France le 18 août. Les trois armées de Rochambeau, Lafayette et Luckner suspects, sont réparties entre les généraux Dumouriez et Kellermann. Elles manquent d'habits, d'armes et d'expérience. Le 23 août, Longwy se rend sous la pression de la population effrayée. Le 2 septembre, Verdun capitule presque sans résistance (suicide du colonel Beaurepaire). À Paris, beaucoup parlent de trahison. Des "sans-culottes" envahissent les prisons et, du 2 au 6 septembre, massacrent mille cinq cents prisonniers.
Brunswick force la ligne de défense de Dumouriez en Argonne et pénètre en Champagne. Les armées de Dumouriez et Kellermann se rejoignent à Sainte Ménehould le 19 septembre.

La bataille
Le 20 septembre, au pied du Moulin de Valmy, 47 000 Français (parmi lesquels le futur Louis Philippe 1er) commandés par Kellermann font face à 34 000 Prussiens commandés par le duc de Brunswick. Le matin, dans un épais brouillard, les Prussiens se mettent en marche pour occuper les hauteurs de Gizaucourt et de La Lune. Ils se heurtent aux avant-postes français qui se replient. Vers 1 h de l'après-midi, le brouillard se dissipe. Les Français chantent la Marseillaise et crient "Vive la Nation !". L'infanterie prussienne forme trois colonnes d'attaque et monte à l'assaut mais doit reculer sous le feu de 36 canons. Pour la première fois, les Français subissent une attaque sans faiblir. 20 000 boulets sont échangés faisant 300 morts chez les Français et 184 chez les Prussiens. L'artillerie française de Gribeauval se montre à la hauteur. La bataille cesse sans qu'une autre attaque ne soit lancée. Les Autrichiens de Clerfayt rentrent en bon ordre en Belgique. Brunswick reste dix jours devant Valmy puis abandonne Verdun le 14 octobre, Longwy le 22 et passe la frontière mollement poursuivi par Kellermann qui ne dépasse pas Metz.
Johann Wolfgang von Goethe déclare "Ici et maintenant commence une nouvelle époque de l'histoire universelle".
Le 21 septembre 1792, la Convention succède à la législative.
Le 22 septembre 1792, est le premier jour de l'an I de la république sur proposition de Jacques Danton.

La polémique
Pourquoi les Prussiens n'ont-ils pas mieux combattu ? Pourquoi n'ont-ils pas été mieux poursuivis ?
Les Prussiens étaient-ils si affaiblis par la dysenterie ? Le duc de Brunswick a-t-il été acheté avec les bijoux de la couronne ? A t-il joué contre l'empereur d'Autriche ? Dumouriez a-t-il laissé fuir les Prussiens pour ménager son avenir (il passera à l'ennemi en 1793) ?
Une hypothèse s'appuie sur les constatations suivantes :
* Le duc de Brunswick, Danton, Dumouriez étaient francs-maçons.
* Le duc de Brunswick était criblé de dettes.
* Le garde-meuble national a été fracturé le 16 septembre 1972 et des diamants ont disparu.
* Le duc de Brunswick a remboursé huit millions de dettes après Valmy.
Un tel arrangement n'est pas impossible car les responsables, habitués aux usages de l'Ancien Régime, ont pu, au-delà du fanatisme, négocier un compromis dans lequel chacun trouvait son compte.