La vengeance de Charles Quint

 

Thérouanne est, dans le Pas de Calais, une commune du canton de Aire sur la Lys et de l'arrondissement de Saint Omer (environ 1 050 habitants).
Altitude 38 m.
Latitude 50°38' Nord - Longitude 2°15' Est

Le 20 juin 1553 sur ordre de Charles Quint, la ville de Thérouanne fut rasée et condamnée à ne plus être reconstruite.

Le contexte
Après le désastre de Pavie (1525), François 1er ne conserva en Artois que l'enclave de Thérouanne, ville de 20 000 habitants, qui, dès lors, fut au cœur du conflit avec Charles-Quint. En 1537, le siège de la ville fut interrompu par la trêve de Bomy. En 1547, Henri II reprit les hostilités. Allié à des princes allemands favorables à la réforme, il s'empara des Trois Évêchés et mit en fuite les Impériaux. C'est avec un esprit de revanche que les 60 000 hommes de Charles Quint dirigés par Adrien de Croï, comte de Roeux et baron de Renty, mirent, le 13 avril 1553, le siège devant Thérouanne. Henri II désigna André d'Essé de Montalembert, accompagné de François de Montmorency, fils du connétable, pour la défendre. Le 5 juin, Adrien de Croï mourut. Il fut remplacé Ponthus de Lalaing, seigneur de Bugnicourt. Le 15 juin, les canons espagnols de Hallain de Biancourt ouvrirent une brèche dans les murs de la ville. Les assaillants furent repoussés mais Montalembert fut tué. Le 20 juin une nouvelle brèche dans les remparts contraignit les défenseurs à se rendre et ouvrit la ville aux Allemands et Bourguignons qui pillèrent et massacrèrent tout ce qui restait. Charles Quint ordonna que la ville "soit rasée et démolie jusqu'aux fondements". La démolition fut favorisée par un pillage organisé. Rares furent les villes proches qui ne s'embellirent pas d'un des trésors de la ville martyrisée. La cathédrale servit de carrière et l'on sema du sel sur les ruine. Le dernier évêque, Antoine II de Créqui, vit son immense évêché, divisé en trois (Boulogne, Saint Omer, Ypres).
Thérouanne fut rendue à la France par le Traité du Cateau Cambrésis en 1559 avec l' engagement de ne pas la reconstruire. Un nouveau village s'installa sur les rives de la Lys, dans un ancien faubourg (Saint Martin oultre Eaux). Au XVIIIème siècle, la vieille ville fut mise en culture et la charrue nivela les derniers témoins de sa splendeur passée.

Note
La même année, la ville flamande française de Hesdin fut pareillement détruite par le Habsbourg.