Restait la redoutable infanterie espagnole

 

Rocroi est, dans les Ardennes, un chef lieu de canton de l'arrondissement de Charleville Mézières (environ 2 400 habitants).
Altitude 385 m.
Latitude 49°55' Nord
Longitude 4°31' Est

Le 19 mai 1643 à Rocroi, le jeune duc d'Enghien bat l'armée espagnole.

Le contexte
Rentrée tardivement (1635) dans la guerre de Trente ans, la France a choisi le parti huguenot contre l'hégémonie espagnole. Bien que fragilisée par la mort de Richelieu (4 décembre 1642) et celle toute récente de Louis XIII (14 mai 1643), la France de Mazarin continue sa politique militaire. Au printemps 1643, Francisco de Melo vient, avec l'armée des Flandres, assiéger Rocroi et sa garnison de 500 hommes. Le jeune Louis de Bourbon, duc d'Enghien et petit-cousin du roi, rassemble son armée sur la Somme et vient secourir la place-forte.

La bataille
Le 18 mai 1643, les deux armées sont face à face près des marais de Rouge Fontaine. Les Français, Suisses, Écossais du duc d'Enghien sont un peu moins nombreux (6 000 cavaliers et 17 000 fantassins) que les Espagnols, Italiens, Wallons, Écossais, Bourguignons de Francisco de Melo (9 000 cavaliers et 18 000 fantassins). Les deux armées adoptent une disposition identique : infanterie massive au centre et cavalerie sur les ailes. En dépit de quelques combats, la nuit tombe sur des positions inchangées. Le 19 à l'aube, les Picards attaquent sur l'aile droite. Appuyés par Enghien (du centre), ils bousculent l'aile gauche espagnole qui est mise en déroute par la cavalerie de Gassion. À gauche, La Ferté est repoussé et l'armée espagnole attaque le centre affaiblit par l'écart d'Enghien. Les "tercios" du comte de Fuente (carrés de piquiers et d'arquebusiers) enfoncent l'infanterie française. Louis de Bourbon revient alors vers le centre et met en fuite les auxiliaires ainsi que ce qui reste de cavalerie. Mais les tercios se regroupent et continuent à progresser jusqu'à ce que les réserves françaises, les fuyards regroupés et le retour de Gassion emportent la décision. Quand les Espagnols se rendent, on estime leurs pertes à 8 000 ou prisonniers. Les français ont perdu 4 000 hommes.

Épilogue
En détruisant la réputation d'invincibilité de l'armée espagnole, le futur "Grand Condé" commençait à établir la sienne. Thionville est prise en août et Sierck en septembre : la Moselle passe sous le contrôle français.