Cuirassiers, chargez !

 

 

Reichshoffen est, dans le Bas Rhin, une commune du canton de Niederbronn les Bains et de l'arrondissement de Hagueneau (environ 5 200 habitants). La commune a fusionné avec Nehwiller lès Woerth en 1972.
Altitude 180 m.
Latitude 48°56' Nord - Longitude 7°40' Est

Le 6 août 1870 à Reichshoffen, la cavalerie lourde française se fait massacrer pour protéger la retraite des troupes de MacMahon.

Le contexte
Bismark, chancelier de Prusse, a besoin d'une défaite de la France pour réaliser l'unité allemande. A la tête de la confédération de l'Allemagne du Nord, il obtient le soutien des quatre états du sud quand Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Le 28 juillet Napoléon prend le commandement de l'armée du Rhin. Le maréchal Mac Mahon, vainqueur de Sébastopol (1855), Magenta et Solférino (1859) prend le commandement du 1er Corps d'armée. En dépit de son effectif réduit, cette armée semble invincible. Elle est pourtant battue à Wissembourg, le 4 août 1870. MacMahon rassemble alors ses troupes autour de Reichshoffen et installe son poste de commandement entre Woerth et Froeschwiller.

La bataille
Quel que soit le nom donné à la bataille (les Allemands parlent de bataille de Frœschwiller-Wœrth), quand le maréchal MacMahon et le Kronprinz Frédéric Guillaume de Prusse se retrouvent face à face, les Français ne disposent que du 1er Corps d'armée (le 5ème Corps du général Failly n'est pas arrivé) soit 40 000 hommes alors que les Allemands de la IIIème armée sont 130 000. Conséquence de quelques escarmouches, les combats s'engagent autour de Wœrth vers 8 h sans que l'ordre en ait été donné. MacMahon, dont le dispositif ne sera achevé que le lendemain, attend. Il est trop tard quand il se rend compte, à la disproportion des forces en présence, que les Allemands ont décidé de poursuivre l'attaque. Vers midi, les Allemands franchissent la Sauer et débordent les Français. Jugeant le combat perdu et craignant l'encerclement, Mac-Mahon sacrifie à 13 h 30 la division Michel à Morsbronn et vers 15 h 30 la division Bonnemains à Elsasshausen dans deux charges épiques destinées à ralentir la progression des Allemands et permettre à l'armée de battre en retraite. Les cavaliers sont anéantis par les canons prussiens et l'infanterie bien abritée.
Les Allemands ont eu 10 600 hommes hors de combats et deux généraux blessés, les Français ont perdu 9 800 hommes, 4 généraux dont Colson, chef d’état-major, et 6 000 prisonniers. Ce n’est pas une retraite qu’opèrent les restes du 1er corps, mais à une débandade.

Les conséquences
Le panache du sacrifice des cuirassiers fut copieusement utilisé par la propagande. Un monument fut érigé, au-dessus de Morsbronn, "aux cuirassiers dits de Reichshoffen".
La déroute de MacMahon amplifia l'infériorité numérique des troupes françaises. De plus, la victoire du Kronprinz pour son "baptême du feu" sur une armée française réputée invincible montra au commandement allemand que la victoire était possible.

La bataille de Hoche
Le 22 décembre 1793, l'armée du Rhin commandée par le général Hoche attaqua la ligne de défense du général autrichien Wurmser. Les redoutes de Reichshoffen, Froeschwiller et Woerth furent prises à la baïonnette, ouvrant dans le système défensif autrichien une brèche dans laquelle s'engouffrèrent les armées républicaines.