Ni haine, ni oubli

 

Oradour sur Glane est, en Haute Vienne, une commune du canton de Saint Junien Est et de l'arrondissement de Rochechouart (environ 2 000 habitants).
Altitude 285 m.
Latitude 45°55' Nord
Longitude 1°02' Est

Le 10 juin 1944, 642 habitants du village d'Oradour sur Glane sont assassinés par les soldats de la division Das Reich du général Lammerding.

Les faits
Le 10 juin 1944 vers 8 h du matin, les 120 soldats de la 3ème compagnie du régiment "Der Führer" de la 2ème panzer division SS "Das Reich", sous les ordres du Sturmbannführer Otto Diekmann, du Hauptsturmführer Kahn et de l'Untersturmführer Barth, s'arrêtent à Oradour sur Glane, bourgade paisible de quelques centaines d'habitants (1 200 avec les fermes, les hameaux et les réfugiés lorrains). Le Gruppenführer Lammerding a donné l'ordre de détruire le village en représailles contre les attaques des partisans qui cherchent à ralentir leur remontée vers la Normandie.
En début d'après-midi, le bourg est cerné et la population, enfants compris, rassemblée dans le calme sur le champ de foire.
Les hommes sont divisés en six groupes et enfermés dans des granges bourrées de foin. Les granges sont incendiées à la grenade. Les fuyards sont mitraillés, un groupe est jeté dans un puits.
Les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église garnie de paille et d'explosifs et gardée par les mitrailleuses. Bientôt, le feu ravage l'édifice qui s'écroule. Les SS pillent ensuite le village et achèvent de l'incendier.
Ils laissent 642 victimes (246 femmes et 207 enfants dont 6 de moins de six mois). Quatre hommes et une femme ont survécu par miracle. Le village a été laissé en ruine et se visite comme un sanctuaire.

Les causes
La division Das Reich a pratiqué la terreur en Russie avant d'être envoyée à Montauban.
Le général Lammerding a fixé des quotas : 3 otages tués pour un blessé, 10 pour un mort.
Les Allemands ont été attaqués dans les jours précédents par les maquisards qui veulent freiner leur remontée vers la Normandie où les Alliés viennent de débarquer.
Deux jours plus tôt, 99 otages ont été pendus aux balcons de Tulle et 149 autres déportés.
La veille du massacre, le Sturmbannführer Helmut Kampfe, "Héros n°1" de la division, commandant de la 3ème compagnie a été capturé au cours d'un combat et exécuté par les FTP.

La "Das Reich" quitta le Limousin le 12 juin 1944 à 5h30 avec 48 heures de retard.

Le procès
Le 12 janvier 1953 s'ouvre, devant le tribunal militaire de Bordeaux, le procès d'Oradour sur Glane.
Le général Lammerding, déjà condamné à mort par contumace pour le massacre de Tulle, ne se présente pas. D'abord caché sous le nom de Braune à Wiesbaden, il reprit son nom et finit ses jours entrepreneur et cancéreux à Düsseldorf le 13 janvier 1971.
Vingt et un SS (sur soixante cinq accusés) sont présents. Parmi eux, quatorze Alsaciens dont un volontaire et treize "Malgré-nous" (cent trente mille Alsaciens et Mosellans ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht à partir de 1942. Quarante mille sont morts et trente mille blessés).
Deux soldats sont condamnés à mort (dont le volontaire). Leur peine sera commuée par la suite.
Neuf Alsaciens sont condamnés à des peines de dix à douze ans de prison, les quatre autres à des peines de cinq à huit ans. Six jours après le verdict, les peines de prison sont amnistiées par une loi dite de "réconciliation nationale". Cette loi, qui satisfait les Alsaciens, ne sera jamais acceptée par l'association des victimes.