La Merveille

 

Le Mont Saint Michel est, dans la Manche, une commune du canton de Pontorson et de l'arrondissement d'Avranches (environ 50 habitants).
Altitude 80 m.
Latitude 48°38' Nord
Longitude 1°32' Ouest

De 1424 à 1434, les Anglais essayèrent sans succès de prendre le Mont Saint Michel.

L'histoire
En 966, Richard 1er de Normandie fait appel à des bénédictins de Saint Wandrille pour construire une église et quelques bâtiments. Au pied de l'abbaye se développe une petite ville qui accueille les nombreux pèlerins pendant que les moines agrandissent l'église et construisent les bâtiments nécessaires à leur vie quotidienne. Après la victoire de Hastings, le duc Guillaume donne à l'abbaye plusieurs territoires anglais. En 1154, l'abbé Robert de Thorigny agrandit l'aumônerie pour accueillir un plus grand nombre de pèlerins. Après l'incendie du Mont par les Bretons, Philippe Auguste rattache la Normandie à la France et donne l'argent nécessaire pour construire "la Merveille". Année après année, abbé après abbé de nouveaux bâtiments, les logis abbatiaux, des remparts apparaissent. En 1356, les anglais prennent Tombelaine. Du Guesclin qui commande la garnison du Mont éloigne la menace anglaise. En 1386, l'abbé Pierre le Roy fortifie l'entrée du monastère (tour Perrine, tour de Corbins, Chatelet). Après la défaite d'Azincourt, l'abbé Robert Jolivet abbé construit de solides remparts autour de la ville et une citerne suffisante pour tous les occupants. En 1424, une attaque anglaise échoue. En 1434 après qu'un incendie ait ravagé la ville, les Anglais franchissent les remparts mais ils sont repoussés en abandonnant deux bombardes qui sont encore là. En 1450, la victoire de Formigny apporte la paix à la Normandie.
Louis XI institue l'ordre des Chevaliers de Saint Michel et transforme le Mont en prison (cage de fer). Après l'institution en 1523 de la "Commende" par laquelle le roi de France nomme l'abbé (bénéficiaire des revenus) les moines se désintéressent de l'abbaye. A la révolution, le Mont devient une prison. Les bâtiments continuent à se dégrader jusqu'en 1874 où il est classé "monument historique" et restauré jusqu'en 1898. Le Mont reçoit actuellement plus de trois millions de visiteurs par an.

Le monastère roman
Le monastère roman achevé au XIème siècle est situé au nord ouest du rocher. Comme dans le monastère gothique, les différentes salles sont superposées. En haut, le dortoir des moines abrite une librairie puis le promenoir des moines enfin, au plus bas, la salle de l'Aquilon, sombre et froide.

Le monastère gothique
Du côté nord du rocher, dominant le petit bois, le monastère gothique, connu sous le nom de Merveille, renferme six salles. Construit entre 1204 sur des fondations plus anciennes, il sera achevé en 1228.
Tout en haut, contre l'église, se trouve le cloître orné de nombreuses et fines sculptures taillées dans la pierre de Caen. Une porte conduit au Réfectoire où la seule parole admise était la lecture des Evangiles. Sous le Réfectoire, la Salle des Hôtes accueillait les seigneurs et les rois. Au même étage se trouve l'ancien Scriptorium, appelé Salle des Chevaliers depuis LouisXI. Sous la Salle des Chevaliers, se trouve le Cellier qui servait de réserve. Une porte relie le Cellier à l'Aumônerie ou étaient nourris les pèlerins pauvres.

L'église
Dans l'église abbatiale, la nef et les transept datent de l'époque romane, le choeur et les chapelles rayonnantes de l'époque gothique. La nef, construite en partie sur l'église carolingienne est du XIème siècle. Elle a perdu trois travées au XVIIIème siècle. Le choeur, véritable chef d'oeuvre de l'art gothique, fut élevé après l'effondrement du choeur roman en 1421. Les travaux de constructions durèrent un siècle. Les clefs de voûtes sont magnifiquement armoriées.

Chronologie
8ème siècle : Grotte de Saint Aubert. Il n'en reste qu'un pan de mur dans Notre Dame Sous Terre.
10ème siècle : Eglise carolingienne Notre Dame Sous Terre.
11ème siècle : L'Eglise Abbatiale - Les chapelles Saint Martin et Notre Dame des Trente Cierges.
12ème siècle : L'Aquilon, le promenoir des moines et le dortoir.
13ème siècle : La Merveille - La tour du Nord - La salle des gardes - Les logis abbatiaux.
14ème siècle : Le grand Degré Extérieur - Le Châtelet - Une partie du mur d'enceinte.
15ème siècle : Le Choeur de l'Abbatiale - La chapelle des Gros-Piliers.
16ème siècle : Les portes de l'Avancée et du Boulevard - La tour Gabriel - La citerne de l'Aumônerie - Fin des travaux du Choeur de l'Abbatiale.
17ème - 18ème siècles : Façade de l'Abbatiale - Tour Basse.
19ème siècle : Clocher et flèche de l'Abbatiale - Construction de la digue route.
20ème siècle : Reconstruction à l'identique de maisons dans la ville.
21ème siècle : Suppression de la digue route pour le rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel.

Les remparts
Au XVème siècle, la construction du système défensif de l'abbaye étant achevée, la protection de la ville fut envisagée. Trois portes défendent l'entrée de la ville. La première, accolée au corps de garde des bourgeois, est connue sous le nom de porte de l'Avancée. Ses défenses sont sommaires. La seconde porte, défendue par une redoute et une demi-lune, est la porte du Boulevard. La porte la plus défensive est celle du Roi, protégée par les tours de l'Arcade et du Roi, elle était fermée par un pont-levis et une herse.

L'ensablement
Depuis 8 000 ans, les sédiments s'accumulent autour du Mont-Saint-Michel. Ces sables fins, les "tangues", apportés par le flot ne sont pas tous repris par le jusant. Ils s'accumulent dans les zones hors d'atteinte des rivières, élevant par endroit les grèves de plus d'un mètre le temps d'un seul été.
Les espaces que la marée ne baigne plus que lors des vives eaux sont colonisés par une végétation qui donne à la baie un aspect plus champêtre que maritime.
Pour désensabler la baie et stopper l'envahissement des herbus, il est possible de rétablir et de maintenir autour du Mont-Saint-Michel une circulation naturelle des courants. Pour y parvenir, certains ouvrages construits par l'homme seront modifiés.