L'histoire Après la guerre de Cent Ans, le pouvoir des comtes d'Armagnac-Fezensac
qui ont pris le parti des rois de France contre la maison de Bourgogne
est considérable. Pourtant, en 1443, Jean IV d'Armagnac qui a rendu
hommage au roi de Castille, vaincu, est contraint d'abandonner sa
fière devise qui ne reconnaissait d'autre suzerain que Dieu. Son
successeur, Jean V vicomte de Lomagne, a combattu auprès de Charles
VII. Son amour pour sa sœur Isabelle (à qui il fait trois enfants)
provoque la colère du Pape et du roi de France. Chassé par les armées
royales, il se réfugie en Aragon et obtient finalement le pardon
papal mais pas celui du roi. À la mort de Charles VII, le 22 juillet
1461, Louis XI lui rend son titre et ses biens. Mais le Comte d'Armagnac
complote contre le roi, et, après les traités de Saint Maur et Conflans,
épouse Jeanne de Foix-Béarn et reprend la devise régalienne. Louis
XI attend sa vengeance et, en 1469, une armée française envahit
l'Armagnac. Jean V se réfugie en Aragon. Il revient quand la Guyenne
tombe en apanage au duc de Berri qui s'élève contre le roi de France.
Le traité du 17 septembre 1472 termine la guerre entre la France
et l'Aragon. Décidé à en finir, Louis XI se tourne à nouveau
contre le comte d'Armagnac. Il envoie le cardinal Jouffroy, le sénéchal
de l'Agenais et le sénéchal de Toulouse prendre Lectoure. Après
trois mois de siège, un accord est conclu le 4 mars 1473 selon lequel
le Comte et la Comtesse seront protégés, les habitants et la ville
respectés. Le 6 mars, le comte d'Armagnac remet le château
aux envoyés du cardinal. Dès l'entrée des Français, le comte est
assassiné, les habitants massacrés, la ville pillée et brûlée, et
les remparts abattus. La comtesse Jeanne, enceinte de sept mois,
est dépouillée de ses bijoux, enfermée au château de Buzet sur Tarn
et contrainte à avorter. Elle finit ses jours dans un couvent du
Rouergue. En 1484, un arrêt du parlement de Paris rend le titre
et une partie des biens au frère cadet de Jean V, Charles d'Armagnac,
vicomte de Fezensaguet. Celui-ci, débile, meurt sans postérité légitime
en 1497. Le comté d'Armagnac échoit alors à la maison d'Albret puis
en 1607, par Henri de Navarre, à la couronne de France.
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