Les faux Adieux

 

Fontainebleau est un chef lieu d'arrondissement de la Seine et Marne (environ 16 000 habitants).
Altitude 90 m.
Latitude 48°24' Nord
Longitude 2°42' Est.

Le 20 avril 1814 Napoléon 1er, trahi et vaincu, signe l'acte d'abdication qui achève la révolution française.

L'événement
Après la "bataille des Nations" (Leipzig) et une campagne de France où les "Marie-Louise" font merveille mais ne parviennent pas à repousser l'invasion, Napoléon 1er signe l'acte d'abdication, tente de s'empoisonner, dit quelques mots à une heure de l'après midi "Soldats de ma vieille garde, je vous fais mes adieux ..." dans la "cour des Adieux", embrasse le général Petit et le drapeau, et quitte Fontainebleau pour l'Ile d'Elbe.

Les lieux
C'est près d'une fontaine, avant 1137 que fut construit un premier rendez-vous de chasse. Philippe Auguste, saint Louis l'utilisent, Philippe le Bel y meurt accidentellement. François 1er donne toute son ampleur au Palais Royal. Il conserve le donjon et demande à Gilles le Breton de dessiner deux groupes de bâtiments nouveaux. L'un sur les fondations anciennes (autour de la "cour Ovale") l'autre autour d'une immense cour (la "cour des Adieux"). Il en confie les aménagements au Florentin le Rosso et au Bolonais le Primatice. Henri II fait réaliser la "salle de Bal" et fait appel à Philibert Delorme. Henri IV y réside régulièrement et créa la "cour des Offices". Il confie la décoration au Flamand Ambroise Dubois et à Martin Fréminet. L'escalier actuel tout en courbes date de 1634. Louis XIV fait dessiner le jardin par Le Notre et y révoque l'édit de Nantes. Louis XV vient chasser régulièrement et fait reconstruire une aile de la "cour des Adieux" par Gabriel. Napoléon 1er détruit une aile de la "cour des Adieux"et  utilise le château comme demeure impériale, prison du pape Pie VII et lieu de Traité. Napoléon III restructure le palais et lui redonne une importance impériale.

Le Traité du 14 avril 1814
Art. 1er. S.M. l'Empereur Napoléon renonce pour lui, ses successeurs et descendants, ainsi que pour chacun des membres de sa famille, à tout droit de souveraineté et de domination, tant sur l'empire français et le royaume d'Italie, que sur tout autre pays.
Art. II. LL. -MM. l'empereur Napoléon et l'impératrice Marie-Louise conserveront ces titres et qualités pour en jouir leur vie durant.
La mère, les frères, soeurs, neveux et nièces de l'Empereur conserveront également, partout ou ils se trouveront, les titres de princes de sa famille.
Art. III. L'île d'Elbe, adoptée par S.M l'empereur Napoléon pour lieu de son séjour, formera, sa vie durant, une principauté séparée qui sera possédée par lui en toute souveraineté et propriété.
Il sera donné en outre en toute propriété, à l'empereur Napoléon, un revenu annuel de 2,000,000 de francs, en rente sur le grand-livre de France, dont 1,000,000 sera réversible à l'impératrice.
Art. IV. Toutes les puissances s'engagent à employer leurs bons offices pour faire respecter par les Etats barbaresques le pavillon et le territoire de l'île d'Elbe, et pour que, dans ses rapports avec les barbaresques, elle soit assimilée à la France.
Art. V. Les duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalla seront donnés en toute propriété et souveraineté à S. M. l'Impératrice Marie-Louise; ils passeront à son fils et à sa descendance en ligne directe. Le prince son fils prendra dès ce moment le titre de prince de Parme, Plaisance et Guastalla .
Art. VIII. Il sera donné au Prince Eugène, vice-roi d'Italie, un établissement convenable hors de France.
Art. IX. Les propriétés que S. M. l'empereur Napoléon possède en France, soit comme domaine extraordinaire, soit comme domaine privé, resteront à la couronne.
Art. X. Tous les diamants de la couronne resteront à la France.
Art. XII. Les dettes de la maison de S. M. l'Empereur Napoléon, telles qu'elles se trouvaient au jour de la signature du présent traité, seront immédiatement acquittées sur les arrérages dus par le trésor public à la liste civile, d'après les états qui seront signés par un commissaire nommé à cet effet. et quelques hommes d'escorte.
Art. XV. La garde impériale française fournira un détachement de douze à quinze cents hommes pour servir d'escorte jusqu'à Saint-Tropez, lieu d'embarquement.
Art. XVII. S.M. l'Empereur Napoléon pourra emmener avec lui, et conserver pour sa garde, quatre cents hommes de bonne volonté, tant officiers que sous-officiers et soldats.
Art. XVIII. Tous les français qui auront servi S.M. l'Empereur Napoléon et sa famille seront tenus, s'ils ne veulent perdre leur qualité de français, de rentrer en France dans le terme de trois ans, à moins qu'ils ne soient compris dans les exceptions que le gouvernement français se réserve d'accorder après l'expiration de ce terme.
Art. XIX. Les troupes polonaises de toute arme qui sont au service de la France auront la liberté de retourner chez elles, en conservant armes et bagages, comme un témoignage de leurs services honorables. Les officiers, sous-officiers et soldats conserveront les décorations qui leur ont été accordées et les pensions affectées à ces décorations.