La Révolution est sauvée - III

 

Fleurus est, en Belgique, une commune de la province du Hainaut et de l'arrondissement de Charleroi (environ 23 000 habitants). La commune se compose des localités de Brye, Fleurus, Heppignies, Lambusart, Saint Amand, Wagnelée, Wanfercée Baulet et Wangenies.
Altitude 156 m.
Latitude 50°29' Nord - Longitude 4°33' Est.

Le 26 juin 1794 (8 messidor an II),  les troupes du général Jourdan l'emportent sur les troupes coalisées du duc de Saxe-Cobourg.

Le contexte
Les 90 000 hommes de l'armée de Sambre et Meuse étaient commandés par Jean Baptiste Jourdan sous le contrôle du représentant en mission Louis Antoine Saint Just. Elle était composée de demi-brigades qui associaient un bataillon de vétérans à deux bataillons de volontaires. Après plusieurs tentatives infructueuses face aux Autrichiens du général Kaunitz, les Français franchirent la Sambre et prirent Charleroi. C'est alors qu'arrivèrent les 70 000 alliés (Autriche, Hanovre, Royaume Uni) de Frédéric de Saxe-Cobourg.

La bataille
L’armée française repasse sur la rive gauche de la Sambre. L'aile gauche est commandée par Kléber (environ 25 000 hommes), le centre par Morlot (environ 40 000 hommes)et l'aile droite par Marceau (16 200 hommes). L’armée française forme une demi-circonférence dont les extrémités sont sur la Sambre et le centre à Charleroi. Cobourg attaque la ligne française sur tous les points à la fois pour pousser les Français vers Charleroi dont il ignorait la reddition. L'aile gauche recule mais les autrichiens, s’apercevant de la prise de Charleroi, hésitent. Kléber en profite pour charger et reprendre du terrain. Morlot et Championnet se replient mais Jourdan envoie des renforts qui reprennent Heppignies. À droite, le général autrichien Beaulieu repousse Marceau qui parvient à se maintenir à Lambusart avec l'aide de Lefèvre. Beaulieu insiste mais Jourdan fait donner les réserves et les français restent maîtres de Lambusart. À la fin de la journée, Beaulieu, apprenant lui aussi la prise de Charleroi, recule et Cobourg se retire en bon ordre vers Bruxelles, laissant 5 000 hommes sur le terrain.
La bataille s'est déroulée sous un soleil brûlant, au milieu des moissons incendiées. Pour la première fois dans l'histoire militaire, les Français ont utilisé un ballon captif ("charlière") gonflé à l'hydrogène du haut duquel le capitaine Coutelle put suivre les mouvements de l'ennemi.
Les Autrichiens perdent définitivement le contrôle de la région. Les Français prennent Bruxelles le 10 juillet, Anvers le 27 juillet puis Cologne et enfin Coblence. Le corps expéditionnaire anglais est rembarqué.
À Paris, la Terreur ne s'impose plus et Robespierre tombe le 27 juillet (9 thermidor an II).

Notes
Fleurus a été régulièrement, au cours de l'histoire, le lieu d'affrontements sanglants :
- en 1622 affrontement au cours de la guerre de 30 ans,
- en 1690, les troupes de Louis XIV sous les ordres du maréchal de Luxembourg battent les hollandais- autrichiens de la ligue d'Augsbourg commandées par le prince de Waldeck,
- en 1794, victoire de Jourdan sur les coalisés,
- en 1815, l'empire napoléonien remporte sa dernière victoire. Deux jours plus tard c'est Waterloo,
- en 1914, des duels d'artillerie opposent Français retranchés à Roselies et Allemands perchés sur le plateau de Lambusart,
- en 1940, une ligne de défense Namur-Gembloux-Wavre est formée pour interdire aux Allemands l'accès vers Gembloux, Charleroi et la Sambre. Le maréchal Juin, commandant de l'armée française, établit son quartier général dans les écoles de Tongrinne.