Blessent mon coeur ...

 

Sainte Mère Église est, dans la Manche, un chef lieu de canton de l'arrondissement de Cherbourg Octeville (environ 1 500 habitants).
Altitude 31 m.
Latitude 49°25' Nord
Longitude 1°19' Ouest

Le 5 juin 1944, les soldats de la 82ème et de la 101ème Airborne Division sont parachutés près de Sainte Mère-Église.

Le contexte
Le 3 juin à 20 h 50, la BBC diffuse "L'heure des combats viendra", qui lance le sabotage des voies ferrées de l'Ouest. Le 4 juin à 23 h 00, la BBC diffuse "Les sanglots longs des violons de l'automne" qui généralise l'ordre de sabotage aux installations téléphoniques. Le 5 juin à 20 h 00, la BBC diffuse "Blessent mon cœur d'une langueur monotone" qui ordonne le passage à l'offensive. À 22 h 50, les éclaireurs chargés de baliser les aires de saut sont parachutés. Le 6 juin à 1 h 30, les parachutistes des 82ème et la 101ème divisions aéroportées américaines sont largués à l'est d'Utah Beach. Au même moment, la 6ème division aéroportée anglaise saute à l'est de l'Orne.

La bataille
Faute de balisage correct, les largages furent très approximatifs et les Américains éparpillés sur 50 km. Pendant plus d'une heure, les généraux Ridgway et Taylor restèrent isolés. John Steele de la 82ème (mort le 16 mai 1969) resta toute la nuit accroché à l'église de Sainte Mère. Néanmoins, les troupes s'organisèrent et, à 4 h du matin, les Américains tenaient Sainte Mère et les accès vers Utah Beach et Cherbourg. Pourtant, quand arriva la seconde vague, le général Pratt, adjoint de Taylor, se tua et une grande partie du matériel de la 82ème fut perdu.
Le débarquement commença à 6 h 30 du matin sur les plages de Saint-Germain-de-Varreville à Saint-Côme-du-Mont, son nom de code était "Utah". Le grand port artificiel d'Utah Beach, long de 8 kilomètres, fut créé qui fonctionna pendant 6 mois. Pendant la journée du 6, des planeurs continuèrent à amener du matériel et des troupes avec toujours beaucoup de casse. Les combats avec les Allemands qui descendaient du nord furent violents mais les parachutistes s'accrochèrent à Sainte Mère. Le 7 juin vers 16 h apparurent les tanks du 70ème bataillon venant de la mer. La liaison était faite et les troupes entreprirent d'élargir la tête de pont ainsi créée en attaquant au sud vers Saint Côme, au nord vers Montebourg et à l'est vers Pont l'Abbé Picauville, Amfreville, Fresville, Gourbesville où une grande bataille allait avoir lieu.
La bataille de Normandie qui venait de commencer ne s'achèverait que le 25 août avec la fermeture de la poche de Falaise.

Le débarquement
Il fut décidé en janvier 1943 lors de la conférence de Casablanca. Son nom de code était "OverLord", celui de l'opération navale "Neptune". La responsabilité du débarquement fut confiée au général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées en Europe, au maréchal Montgomery, commandant les forces terrestres d'invasion, à l'amiral Ramsey, commandant les forces navales, et au général Leigh-Mallory. Face à eux se trouvaient le feld-maréchal Von Rundstedt, commandant en chef à l'Ouest, le maréchal Rommel, commandant le groupe d'armées B au nord de la Loire, et le général Hausser, qui commandait la VIIème armée en Normandie.
Du côté allié, l'opération "Overlord" concerne 5 divisions d'infanterie et 3 divisions aéroportées. Au total, les effectifs débarqués au soir du 6 juin s'élèvent à 156 200 hommes, 132 700 par mer (57 500 Américains et 75 215 Britanniques et Canadiens), et 23 400 par air (15 500 parachutistes américains des 101ème et 82ème divisions aéroportées sur "Utah Beach" et 7 900 parachutistes de la 6ème division aéroportée britannique entre l'Orne et la Dives).
Pendant la journée du 6 juin, 11 500 avions (dont 3 500 planeurs, 5 000 chasseurs et 3 000 bombardiers) survolent les plages normandes et déversent 11 912 tonnes de bombes sur les défenses côtières allemandes.
L'opération "Neptune" engage 6.939 navires. La force de débarquement comprend 4 126 navires et barges constitués en 47 convois. Les LCA (Landing Craft Assault) accomplissent la traversée à bord de bateaux plus puissants avant d'être mis à la mer près de leur plage de débarquement. Les LCI (Landing Craft Infantry), les LCT (Landing Craft Tanks), les LCVP (Landing Craft Vehicle Personal), les LST (Landing Ship Tanks), ainsi que les "ducks", engins amphibies propulsés par une hélice, traversent la Manche par leurs propres moyens. 20.000 véhicules et un millier de chars ont ainsi été transportés.
La flotte logistique comprend 736 navires auxiliaires et 864 navires marchands pour le transport de vivres, munitions et les hôpitaux flottants. Parmi les navires marchands, 54 blockships seront coulés pour former des rades artificielles.
L'escadre de combat est composée de 137 navires de guerre dont 7 cuirassés, 23 croiseurs, 221 destroyers, frégates, corvettes, 495 vedettes, 58 chasseurs de sous-marins, 287 dragueurs de mines, 4 poseurs de mines, 2 sous-marins.
Du côté allemand, un peu moins de 150 000 hommes de la 7e armée sont stationnés en Normandie et environ 50 000 dans la zone de débarquement. A proximité des plages, une seule division blindée, la 21ème, au sud-est de Caen, et 6 divisions d'infanterie. Deux autres divisions blindées, la 12ème SS (Hitlerjugend) et la division Panzer-Lehr, sont près d'Evreux et vers Alençon-Le Mans. Trois autres divisions -1ère SS, 2ème et 16ème- se tiennent au nord de la Seine, aux environs de Mons, Péronne et Senlis.
Moins de 500 avions sont disponibles. il reste quelques dizaines de bombardiers et chasseurs.
La Kriegsmarine dispose de 30 vedettes, 4 destroyers, 9 torpilleurs, et 35 sous-marins.
Sur les 200 km de côtes allant de Barfleur à Antifer on comptait plus de 1 000 ouvrages (postes de tir ou de commandement, stations radars, petits blockhaus, ... ) et 150 canons ayant une puissance de feu importante.