Ouvrez, c'est l'infortuné roi de France

 

Crécy en Ponthieu est, dans la Somme, un chef lieu de canton de l'arrondissement d'Abbeville (environ 1 600 habitants).
Altitude 36 m.
Latitude 50°15' Nord
Longitude 1°53' Est. 

Le samedi 26 août 1346 les troupes anglaises d'Edouard III écrasèrent les troupes françaises de Philippe VI de Valois lors de la première grande bataille de la guerre de Cent Ans.

Le contexte
Edouard III qui a des prétentions sur le royaume de France débarque en France avec 10 000 soldats (dont 4 000 archers) et son fils le futur Prince Noir. Il prend Caen puis, évitant Paris, marche vers la Flandre. Philippe VI de Valois lève une armée de 30 000 hommes (dont 15 000 arbalétriers génois). Après avoir passé la Somme, les Anglais s'arrêtent près de la forêt de Crécy en Ponthieu. Les Français couchent à Abbeville.

La bataille
En infériorité numérique, les Anglais s'établirent sur une hauteur, utilisèrent leurs chariots pour créer une ligne de défense et attendrent la suite. Partis le matin d'Abbeville, les Français arrivèrent en désordre dans la vallée des Clercs entre Estrées et Crécy et se trouvèrent, presque sans le vouloir, au contact avec les Anglais. Un orage transforma le champ de bataille en bourbier. Les arbalétriers utilisaient leurs armes mouillées mais leurs tirs n'étaient pas efficaces. Aidés par l'altitude, les archers anglais faisaient pleuvoir des nuées de flèches. Les arbalétriers reculaient. Perdant patience, les chevaliers français les piétinèrent pour charger sur le sol boueux. À 19 heures, le soleil (revenu ?) était bas et les Anglais à l'ouest. La pesante cavalerie française ne parvenait à franchir la boue, les murailles de flèches et les obstacles divers qu'au prix de lourdes pertes. Rares furent ceux qui, comme Jacques d'Estracelles, purent combattre les chevaliers anglais. Les coutiliers gallois attaquaient les chevaux et égorgeaient les porteurs d'armures désarçonnés et impuissants. Edouard III du haut de son moulin surveillait imperturbablement la bataille. Philippe VI qui, en l'absence du connétable de France avait multiplié les fautes, se jeta dans la mêlée et combattit vaillamment jusqu'à la nuit. Il abandonna alors le champ de bataille avec une poignée de chevaliers et de sergents d'armes et vint demander pitoyablement l'asile au château de Labroye.
Les Anglais n'avaient pas fait de quartiers et, parmi les milliers de morts anonymes, on retrouva le roi de Bohème Jean de Luxembourg qui, aveugle, combattait attaché à deux de ses hommes, Charles comte d'Alençon et frère du roi, Louis de Châtillon comte de Blois, le comte de Flandre, le duc de Lorraine, Jean de Châlons, Louis de Sancerre, Jean d'Auxerre, Louis de Nevers comte de Flandres, le Comte d'Aumale, l'évêque de Sens, l'archevêque de Nîmes (c'qui foutait là ?), Jean de Croï sire d'Airaines, les comtes de Salm, de Blamont, d'Harcourt, de Savoie ...